17 Sep Traverser la séparation et le deuil avec l’aide d’un sophrologue

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La vie est une succession de séparations et de deuils

 

Une rupture sentimentale, un licenciement, la retraite, le départ des enfants ou la perte d’un proche font partie des grandes épreuves de l’existence. Elles révèlent les failles et les ressources de l’individu, sa capacité à tourner la page pour en écrire une nouvelle. Ces événements, d’abord vécus comme une déchirure, nous offrent l’occasion de se reconstruire, de se redéployer dans son existence en intégrant une réalité nouvelle.

Le deuil est un processus jalonné d’étapes ( voir les 5 étapes du deuil selon Elisabeth Kübler-Ross ). Chaque individu traverse ces étapes à son propre rythme, de façon non linéaire, avec parfois des retours en arrière. Le rôle du sophrologue existentiel est de permettre à la personne de se connecter à son vécu, à son intériorité, afin de traverser ce processus. Il s’agit d’abord d’accueillir pour pouvoir se reconstruire. La souffrance nous amène souvent à mettre en place des stratégies d’évitement afin de nous en éloigner. S’enfermer dans des dépendances affectives, la nourriture, le sexe, la drogue et les médicaments peut être un refuge. A long terme, ces stratégies ne nous permettent pas de dépasser l’événement. Ainsi, nous accumulons et nous nous condamnons à reproduire encore et encore les mêmes scénarios.

 » Ne mettez pas d’obstacle au mouvement de la douleur. Laissez-le mûrir. « 

Krishnamurti

 

Selon le psychanalyste Moussa Nabati, dans son livre « Réussir la séparation, pour tisser des liens d’adultes » (Fayard, 2018) , les épreuves de séparations réveillent chez l’individu sa blessure originelle liée à l’échec de l’attachement premier à la mère (ou autre figure d’attachement).

 » L’origine des difficultés de mes patients à s’engager dans des liens d’adultes, à gérer les séparations que la vie occasionne, pour réussir ensuite de nouvelles relations, renvoie à l’échec de l’attachement fusionnel originaire avec la mère. Le défaut de cet enveloppement, la rupture de ces premiers liens fondateurs séquestre durablement dans la fusion, empêchant le sujet de se détacher de la matrice pour se lier aux autres et à la vie. L’effroi de la séparation provient chez l’adulte de la survivance de cette plaie ancienne, chargée d’insuportables angoisses d’abandon, de solitude et de mort. Comment transformer, dès lors, la détresse de la déchirure en énergie positive, en baume pour panser enfin ses divisions intérieures et cimenter sa réunification? »                                                                                                                             

La séparation fait ressurgir l’enfant blessé qui sommeille en nous. L’enjeu est alors de l’accueillir, de le prendre en compte. C’est dans le cadre sécurisant de la thérapie, en présence d’un accompagnateur présent et enveloppant, que l’individu va pouvoir peu à peu se différencier de son enfant intérieur et ainsi se positionner en tant qu’adulte. L’adulte devient, en quelque sorte, son propre parent. Il est capable de se prendre en charge, d’accueillir avec discernement le désir de fusion de son enfant intérieur. La pratique de la sophrologie, de part l’apaisement et la sécurité qu’elle peut apporter, favorise ce processus en restaurant les assises narcissiques de l’individu.

Après l’apaisement, vient le temps de la reconstruction. Une page se tourne, une autre est à écrire, en prenant compte des chapitres précédents. L’individu va petit à petit inclure cette nouvelle réalité. La sophrologie permet alors de se connecter à ses propres ressources et capacités créatrices, afin de les redéployer dans toutes les dimensions de sa vie.

 

 » Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit. « 

Khalil Gibran

 

David Rigou

 

Art : Edvard Munch – La séparation